Renforcer les partenariats internationaux

Les traducteurs et les auteurs unissent leurs forces face à l’IA et à son lot de défis et d’opportunités

Face à l’explosion de l’IA, deux des plus grandes associations professionnelles mondiales agissent en choeur avec les auteurs et les professionnel·le·s de la traduction afin de répondre au manque de réglementation qui entache l’univers numérique et à ce que cela implique pour le droit d’auteur et le droit de paternité des œuvres.

Panel de l’IAF sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la paternité des œuvres : naviguer entre droit d’auteur, propriété et droits. De gauche à droite : Andrew Foglia (directeur adjoint de la politique et des affaires internationales, U.S. Copyright Office), Michelle Woods (directrice de la division du droit d’auteur, OMPI), Mary Rasenberger (directrice générale, The Authors Guild), Steven Levy (journaliste spécialisé en technologie, WIRED), Umair Kazi (directeur de défense des intérêts, The Authors Guild), et Alison Rodriguez (présidente de la FIT).

La Fédération internationale des traducteurs (FIT) et l’International Author Forum (IAF) s’emploient à aider leurs membres à résoudre les problèmes juridiques et éthiques posés par l’utilisation accrue de l’IA dans leurs domaines respectifs.

La présidente de la FIT, Alison Rodriguez, était invitée en qualité d’observatrice à l’assemblée générale de l’IAF à New York où elle a également pris part aux échanges qui se sont déroulés en marge de la réunion.

« Les synergies entre les auteurs et les traducteurs n’ont jamais été aussi fortes, surtout lorsqu’il s’agit de l’utilisation sans restriction de notre travail pour sculpter l’IA et du manque de reconnaissance de l’expertise de nos membres ou de leurs droits. », a déclaré la présidente de la FIT, Alison Rodriguez. 

« À l’instar des acteurs et des scénaristes d’Hollywood qui ont dû tracer une ligne dans le sable pour affirmer que l’humain comptait, nous avons également besoin de mesures urgentes de la part des législateurs, des entreprises et du grand public afin que nous puissions utiliser cette technologie de manière équitable, sûre et éthique. » 

Mme Rodriguez a ajouté que le problème était aggravé par les disparités entre les juridictions, car les professionnel·le·s de la traduction vivent et travaillent souvent au-delà des frontières géographiques et culturelles.

Une série de panels a mis en exergue les parallèles étroits entre les défis et les changements auxquels sont confrontés les traducteurs et les auteurs dans l’univers numérique.

Mme Rodriguez a rejoint les participants Andrew Foglia de l’U.S. Copyright Office, Umair Kazi de The Authors Guild, Steven Levy du magazine WIRED et Michelle Woods de l’OMPI pour un panel intitulé « The Impact of Artificial Intelligence on Authorship : Navigating Copyright, Ownership and Rights » (L’impact de l’intelligence artificielle sur la paternité des œuvres : naviguer entre droit d’auteur, propriété et droits), présidé par Mary Rasenberger, directrice générale de The Authors Guild.

À l’occasion du deuxième panel de la journée, animé par Janet Hicks (vice-présidente de l’Artists Rights Society), un débat a eu lieu, sur les affaires juridiques en cours pour la défense des droits d’auteur, entre les panélistes Paulina Holmgren (présidente de la Société suédoise de photographie), Scott Sholder (avocat, associé à Artists Rights Society) et Christian Zimmerman (directeur général de la Design & Artists Copyright Society).

Dans le cadre de cet événement, John Degen, président de l’IAF, a rappelé le caractère essentiel de l’art de la traduction comme partie intégrante de la croissance et du soutien à la littérature mondiale. Il a de même souligné l’importance d’une relation de travail forte, axée sur des préoccupations communes, entre les deux associations.

Tout comme la FIT, l’International Author Forum collabore avec l’UNESCO et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle sur les questions de culture et de droit d’auteur, et mène des campagnes aux niveaux national et international. Au niveau mondial, l’IAF représente plus de 700 000 auteurs dont il défend les intérêts. Il offre aux organisations nationales d’auteurs une tribune internationale pour échanger des informations, élaborer des stratégies politiques tout en apportant son soutien pour les questions relatives aux droits des auteurs.